Coché depuis plus de 6 mois maintenant, Le Triathlon Extrême : Alps’man d’Annecy vient de se terminer de la plus belle des façons…….. en étant TOP finisher.
14 h 58’ d’effort, sont venus concrétiser 6 mois de préparation parfois difficile, froide, pluvieuse…….
Mais je sais, par expérience, qu’un Ironman n’est pas une course comme les autres (encore plus en montagne), et que ces mouvements météo nous serviraient à nous forger un mental. C’est en hiver que ça se gagne, quand on se demande ce qu’on fait là, sous la pluie ou quand il faut aller s’entrainer et que l’on en a pas envie !!
Alors je ne vais pas vous dire que je savais en arrivant que tout allait bien se passer, mais je savais surtout que j’avais tout fait pour bien finir.
Je n’ai jamais fini un Ironman à la ramasse…… c’est pas aujourd’hui que ça allait commencer, et pis c’est tout.
Le seul truc ou j’ai encore du mal, c’est le lever à 2 H 50’ pour aller au parc à vélo, là, j’avoue j’en pleurerais.
Petit Dej, alors que tu n’as pas faim, les papillons dans le ventre, bref tu pars quasi à reculons…. avec ta frontale !
Innovation, on part dans un bateau déjà rempli de pingouins qui font la gueule, avec une musique de croque morts, belle, mais assez flippante. Pfftt !!! vivement la baignade.
Heureusement que Carole et Margaux sont là !!!!
Allez faut y aller tout le monde se lève et direction la porte où l’on saute pour se retrouver dans une eau à 21° un vrai bonheur.
Direction les bouées et c’est parti pour 3 800 m (en fait 4 000 !!)
Une eau calme, peu de monde, (425 concurrents), je commence à nager tranquille jusqu’à la moitié (matérialisée par une bouée rouge), et là je commence à accélérer un peu, sous la forme de blocs de 5’ vite et 5’ lent. Ça passe et je me dirige vers les bouées d’arrivées pas trop entamé en 1 H 09’.
Trop content de pas perdre trop de temps à la transition, c’est en 1 H 14’ que je quitte le parc.
1ere partie réussie et surtout GRANDIOSE, je ne sais pas si j’ai déjà nagé dans un endroit aussi magnifique.
Première difficulté : la montée vers le Semnoz : 30 kms d’ascension. On se croirait au défilé, et tout le monde pédale, sans dire mot, en essayant de retrouver ses jambes. Je ne prends aucun risque sachant que la journée sera longue et j’ai un peu peur quand même de n’avoir pas pris assez gros en termes de pignons, j’ai un 36 X 25 et je me demande…… ? mais bon c’est trop tard, faudra faire avec.
Les 3 derniers kilomètres sont hard mais c’est avec un plaisir immense que je retrouve Margaux qui me rebouste. Descente de 20 bornes, froide, assez dangereuse car route humide mais ça passe et je me retrouve dans la vallée, où à un moment j’étais un peu dans le dur j’entends « …. Allez papa lâche rien !!!! «
Put* elle est partout je n’y crois pas !!! bon ben faut y aller alors !!
Arrive la première partie des 2 cols à faire 2 fois : Plaimpalais et le col des Prés.
Contre mon habitude, je laisse aller et me dis que je verrais bien dans le second tour. Assez dur à faire en ce qui me concerne, moi qui pars souvent vite, mais là je laisse passer dans la bosse en me disant que je doublerais au second tour ???
On repasse au ravito (97eme) et je m’arrête je vois Margaux qui me dit que Carole est passée, (ce qui me tranquillise), quelques mots avec mon reporter d’un jour et je repars pour le 2eme tour.
Et là je dis : merci (à qui je ne sais pas … ?) car je suis reparti sur autre rythme, et je sens que les jambes sont là.
Il va falloir venir me chercher, et à l’inverse de tout à l’heure je descends une dent dans les bosses et j’envoie.
Le col des prés fini, je commence à regarder l’heure et je ne me dis pourquoi pas ???
Je suis au 140eme et il est 13 heures.
Il me reste 43 kilomètres pour rentrer vers 15 h 15’ (limite que je m’étais octroyé). C’est jouable même avec la remontée du col de Leschaux au 160eme.
Grosse descente dans la vallée, bien appuyé sur mon prolongateur sans trop de risque, et les kilomètres passent, vite mais plus que le temps !!! c’est trop bon ça !!!
Petite remontée sur le col jusqu’au 170eme et là redescente vers le parc pendant 12 bornes.
C’est avec un moral à bloc que j’aperçois le lac et que je pousse un cri car je savais que je rentrai fort.
Arrivée vers 15 h 05’ au parc, Margaux était là (évidemment) et n’en reviens pas – moi non plus en fait- une transition express, et c’est reparti
Il est 15 H 10’ et je dois faire 25 kilomètres pour sonner la cloche à 17 h 30’
A ce moment là je sais que c’est gagné, ce qui me laisse le luxe de courir à 5’15’-5’30’’ au kilomètre
Que du bonheur.
Arrive le moment tant espéré………. Le Sonnage de cloche !!!!!!!!!
Put** qu’est-ce que j’y ai mis dans cette cloche.
Moment un peu fou, euphorique, Margaux est là, me tombe dans les bras, le collègue de course à Pied aussi !!!
Tu n’as pas envie de partir en fait !!!!
Passage au stand pour prendre la frontale obligatoire, mais qui ne me servira à rien en fait, et me voila parti pour les derniers 17 kilomètres avec 1 300 m de dénivelé positif.
Tout le monde marche, je n’en reviens pas alors que l’on est sur le plat. Du coup je me mets en route et je double des camions de coureurs. Je me dis que de tout façon plus haut je marcherai, mais tout ce qui est pris…………
De fait, et compte tenu de ma course à pied, légère, j’avance en trottinant.
Les 5 derniers sont plus durs, mais d’un coup je vois arriver mon petit diable qui sort de sa boite et qui vient finir avec moi !!!!! trop bien
On marche vite, on court un peu, encore 500 mètres, ça monte, encore 200 mètres et puis la cabane !!!!!!
C’est fini en 14 h 58’ !! Superbe
Une 78eme place au scratch sur 415 coureurs
Une victoire dans ma catégorie, pour la petite histoire je suis le premier V4 à monter au Semnoz depuis la création de la course. lol
Et pendant ce temps……..
Carole finissait son marathon autour du lac au prix d’un 5e tour de 8.3 kilomètres douloureux, réalisant néanmoins le temps de 4 H 06’
10e fille de son premier IRONMAN, elle devient Finisher en 15 h 03’ après seulement 2 ans 1/2 de triathlon. Une performance qui laisse augurer une belle suite, car il y en aura une.
L’Ironman est une course à part, dans l’univers du triathlon. Tu crois l’avoir …. et il se débine.
L’expérience est une lanterne que l’on porte sur le dos et qui n’éclaire que le chemin parcouru………
J’en veux pour preuve (et il se reconnaitra), un pote bien plus fort que moi, et qui se jour là n’avait pas pris tout son mental, et pourtant il en a ……….
Je suis sur qu’il va rebondir fort et je lui souhaite le meilleur, j’ai une grande pensée pour lui.
Je voulais féliciter Carole, pour m’avoir supporté tout l’hiver, pour lui avoir souvent dit, (avec mes mots à moi), les choses qui donnent envie, les choses qui quelquefois font mal, mais dont tu te souviens ………….
On n’avance pas en regardant derrière, on reste positif et on mesure (modestement) l’ampleur de ce que l’on vient de réaliser !!!
Photos : dans la rubrique "photos" ... normal non ?
A suivre ………
Alpsman : le site