Le triathlon de l’Alpe d’huez est une épreuve magnifique, qui n’en reste pas moins à mon sens, l’une des plus dures pour un format L… un peu allongée en hauteur surtout.
2.2 kms de natation, 118 kilomètres de vélo avec 3 200 m de Dénivelé Positif et 19 kilomètres à pied à 1 8 00 m d’altitude.
Un bon chantier quoi !
Parti le matin en vélo sous (déjà) un soleil radieux pour rejoindre le parc à Vaujany distant de 15 kilomètres, nous arrivons au milieu de nos 1 400 congénères.
Départ hommes 9 h 45 et c’est parti pour 1 tour de 2 .250 kilomètres de nat. La 1ére bouée est à 1 kilomètre et le soleil empêche de bien se diriger. Et dans cet exercice je ne suis pas le meilleur, ni en nat, ni pour me diriger. J’ai même cru un moment que j’étais seul dans le lac. Heureusement l’eau étant à 18.5 ° ça se passe bien. 1ere bouée ok, un peu d’écumes à la 2eme (lol) et retour pour 900 m de ligne droite. C’est d’une monotonie !!!
Au bout de 44’ … et quelques hectomètres en plus ! je sors, on peut dire bien, il commence à faire encore plus chaud. Et c’est parti pour le vélo. Les premiers 25 kilomètres sont en descente et ça fait du bien de « récupérer » ses jambes.
1ere difficulté : le col de l’Alpe du Grand Serre : 15 bornes pas violente, mais où il faut quand même pédaler pour évaluer l’état. Je monte tranquillou en échangeant quelques mots sur le décor !!! car….Jusqu’ici tout va bien !!! lol
Un petit tour dans le Valbonnais (magnifique) pour attraper le Colede Mallisol, un coupe jambes de 4 bornes et direction le Col d’Ornon qui nous ramènera vers l’Alpe d’huez.
La chaleur est lourde, les routes vallonées, commencent à peser dans les jambes. Là j’ai plus de mal à échanger sur le décor ! bon en même temps je suis seul !!!
Déjà 70 puis 80 bornes et début du Col D’ornon……l’avant dernier mais surtout le début de mon calvaire.
Jusque -là, c’était pas mal et j’étais passé au 100eme kilo en 3 h 58’ en ayant fait 2 000 m de D+
Le moral est encore bon ………sauf que les jambes commencent à coincer sous la forme de crampes (bien connues des cyclistes) -l ’antérieur du genou et l’ischio jambier commencent à faire la gueule.
Un peu en danseuse, une peu en roulant, me voilà arriver en haut du col d’Ornon au ravito et quand je veux me stopper et déchausser, une crampe me prend sous la cuisse et je tombe du vélo.
Une personne bienveillante viendra m’aider et je reste 10’ en train de me faire (essayer) de passer cette crampe.
Là…….le moral est dans les chaussettes sachant qu’il me reste l’alpe d’huez à monter.
Une longue descente où j’essaie de pédaler un peu pour faire tourner les jambes et me voilà dans les premiers lacets. Jusqu’à La Garde en Oisans, 4 kilomètres ça passe. Je m’arrête au ravito, prend mon temps, et je repars.
Et à partir de là, je vois le diable. Les crampes reviennent, partout : genou, cuisses…..
Je ne peux même plus me mettre en danseuse car je vais tomber.
Un long chemin de croix débute parfois à 4.5 kil/h une horreur.
A ce moment, il fait 35.2 ° dans la montée. Je m’arrête au ravito suivant, et je me mouille partout, me masse un peu. Finalement 1 H 30’ après, j’arrive les larmes aux yeux en haut de l’Alpe en me disant que jamais ne pourrais partir en CAP.
Dans le parc à vélo, je n’arrive pas à mettre une chaussure car une crampe me (re)prend du haut de la cuisse jusqu’au genou et c’est un bénévole qui m’aide à mettre ma chaussure.
Je perds un temps fou et m’hydrate bien en sortant du parc où je reste un moment, genre sans vie !!! lol
Je pars finalement une dizaine de minutes plus tard……en marchant pour ne pas tenter le diable. Le kiff maintenant sera de terminer, en marchant …..ou pas….. sur les mains ? etc etc
Je commence à trottiner un peu 5’ plus tard et petit à petit je prends une allure qui ressemble à quelque chose.
Ce sport à ça de formidable qu’au changement de discipline d’autres groupes de muscles prennent « le relais » et permettent de se remettre droit.
Depuis tout le temps que je cours en triathlon, je n’avais pas connu cette douleur si intense, mais en m’accrochant et en me disant que ça aller repartir même en douceur je n’ai rien lâcher.
Une grande partie d’ailleurs du triathlon se passe dans la tête.
Finalement je fais une course à pied très propre, faisant même le meilleur temps de ma catégorie en 1 H 41’…. Va comprendre !!! lol
Je rejoins la ligne d’arrivée en 8 H 25’ (+/-) tout heureux d’avoir pu terminer cette magnifique épreuve. 9eme dans ma catégorie sur 64 classés.
Encore une fois bravo à l’orga, car ce qui est de plus en plus rare, voilà une course organisée par des triathlètes et POUR des triathlètes.
Merci Laurence et Cyril … et toute l’équipe !!